Sexe, drogue, blockchain : que s'est-il passé lors du grand rassemblement des amoureux des crypto-monnaies

L'industrie de la cryptographie est dans une phase de maturation - le crash du Bitcoin a dégrisé les masses et réduit l'intérêt pour l'industrie, qui doit à nouveau faire ses preuves. Certes, les taux sont désormais bien plus élevés : blockchain, tokens et ICO sont devenus l'objet d'études non pas par des gars ordinaires en T-shirts froissés, mais par des analystes et des top managers de grandes banques d'investissement qui décident où investir leur prochain milliard. . Les perspectives de l'industrie scandaleuse ont été discutées lors du principal événement crypto de l'année - déjà la troisième Blockchain Cruise, organisée par Coinsbank. Cocaïne, filles chaudes, crypto-monnaies et un peu de blockchain - Lenta.ru a été sur un paquebot géant et raconte comment une jeune industrie essaie de mûrir.

La crypto-intensive de quatre jours a suivi l'itinéraire Barcelone - Monaco - Ibiza - Barcelone. Il était possible d'estimer l'ampleur de l'événement même à l'approche de la capitale de la Catalogne - à l'approche, un énorme paquebot de croisière était clairement visible, qui attendait d'embarquer plus de 1,5 mille invités de la croisière crypto. A l'aéroport, les invités ont été accueillis par des filles qui ont aidé les participants au forum à se rendre au paquebot à onze ponts. Dans le bus de transit, les oreilles d'un débutant pouvaient être surprises par la présence d'un discours russe, et les compatriotes appréciaient la prononciation gaie du blasphème tout au long du bus, en plus, il y avait des discussions sur où trouver la merde et comment passer au mieux la soirée. Les participants à la discussion pompeuse ont également donné une brève description de l'événement à venir : "********** (courtisane) ferry".

La soirée du premier jour s'est passée dans les tracas de l'enregistrement, dans l'attente d'invités tardifs, de rencontres aléatoires avec les gens et le navire, et aussi dans un appel à s'inscrire d'urgence sur l'un des portefeuilles crypto, dont les propriétaires ont offert "gratuitement éther". Les détails de l'offre ont été instantanément jetés dans le chat général des participants à la croisière, ce qui a conduit à des allégations de spam et de blagues sur le blocage de l'invité. Néanmoins, les participants au chat étaient très amicaux et n'ont pas interdit le spammeur. Plus près de la nuit, des foules se sont dispersées sur les ponts du paquebot, préférant les loisirs à leur gré : du networking à la musique live, qui était présentée par le groupe russe autrefois prometteur Pompeya.

"******* route"

La matinée du premier jour officiel de Blockchain Cruise s'est avérée difficile : beaucoup ont eu du mal à trouver où se servir du café frais et récupérer après une soirée de fête. Sur le pont supérieur, où se trouvaient les tapis roulants, il n'y avait que quelques personnes, dont quelques-unes étaient encore aigres après une nuit d'orage. Il y avait un peu plus de monde dans le gymnase. Parmi eux se trouve l'ancien "champion de kickboxing de Riga" qui a "sniffé de la cocaïne jusqu'à la tombée de la nuit" et est allé à la salle de gym, apparemment pour se remonter le moral.

L'athlète est allé plusieurs fois au fond des invités de la croisière, jusqu'à ce qu'il reçoive un commentaire sur son apparence d'un instructeur local - le héros ne portait qu'un maillot de bain, ce qui est interdit par les règles du gymnase. Faisant semblant de comprendre les revendications, le "champion de kickboxing de Riga" s'est dirigé vers la sortie, où il a trouvé une nouvelle victime, "un entraînement" qu'il a créé pour son entourage le sentiment de ne pas être en Méditerranée sur le chemin de Monte-Carlo, mais dans une sorte de rocking chair près de Moscou. Le héros a juré qu'il est toujours en uniforme et "travaillera pour n'importe qui dans cette pièce", et à la fin du discours de colère, il a décidé de retourner dans la cabine et de "******* (putain) d'une autre manière. "

Les remarques d'ouverture et la première session du panel devaient commencer à 9 heures du matin, mais la salle ne voulait en aucun cas se remplir et les orateurs étaient en retard. Le départ a été retardé de 30 minutes, ce qui a provoqué la colère d'un petit groupe de jeunes qui s'est bruyamment indigné, estimant que c'était une "putain de honte". La majorité attendait toujours le début et le discours d'ouverture de Vitaly Andrusevich. Le cofondateur de Coinsbank a immédiatement qualifié la troisième croisière de la plus cool, car elle s'adresse à "de vraies personnes qui se voient enfin en personne et peuvent discuter des problèmes de l'industrie en direct, faire de nouvelles connaissances et passer un bon moment". Après le discours d'ouverture, la tête d'affiche du premier jour - le fondateur de l'un des plus grands échanges de crypto-monnaie au monde BTCC et membre du conseil d'administration de la Fondation Bitcoin Bobby Lee - a été invité sur scène.

"Ils nous tiennent par les couilles"

Bobby Lee a commencé avec quelques blagues, dont l'une reflétait vraiment la dure réalité pour tout le monde sur la croisière : Internet rapide et gratuit qui n'existait pas. La vitesse du Wi-Fi gratuit rappelait les sons de l'ère de l'accès commuté, et la page pouvait se charger pendant environ cinq minutes. Non moins amusant était le fait que seule la vraie monnaie était acceptée sur le navire - il était impossible de payer pour des services avec de la crypto-monnaie, seuls certains représentants des entreprises participant au forum acceptaient la crypte. Mais il était facile d'acheter un billet pour le forum en utilisant la crypto-monnaie - les organisateurs ont fourni une telle opportunité.

Après avoir capté l'attention d'un public endormi, Bobby Lee est passé au sujet principal de la conférence : l'anonymat. À son avis, la propriété de tout bien au XNUMXe siècle est impossible sans identification - tout achat ou cession de propriété est contrôlé par des institutions classiques : États, banques, bourses, etc. Lee insiste sur le fait que le contrôle est mauvais. « Ils contrôlent tout. En Chine, par exemple, vous ne pourrez même pas acheter vos propres billets de cinéma si vous devez une faveur, « Bobby est indigné, dont le principal message de discours se résume à une simple thèse : « Ils nous tiennent par les couilles. . "

Le problème du contrôle total par les autorités est également mauvais car ils peuvent influencer directement la situation financière des citoyens. A titre d'exemple, Lee cite les actions des autorités du Venezuela, qui souffre de la crise économique. Li insiste sur le fait que les autorités elles-mêmes ont orchestré l'hyperinflation afin de mettre leurs propres citoyens en faillite. Il est également convaincu que les pays développés comme la Chine, les États-Unis et les membres de l'UE n'hésitent pas à utiliser ces méthodes. Pour une raison quelconque, Lee appelle la preuve d'une telle politique économique non pas le programme d'assouplissement quantitatif dans l'UE, que la Banque centrale européenne mène depuis plusieurs années, mais l'émission de billets souvenirs d'une valeur nominale de zéro euro. « Ils ont même émis un billet de zéro - zéro - euro qui coûte deux euros ! Pensez-y ! C'est du génie !" - amuse Lee, qui pour une heure d'audience personnelle demande pour une raison quelconque 1,5 mille euros.

La politique impudente et malhonnête des autorités conduira à terme à la disparition de la monnaie fiduciaire (classique), et le monde entier passera aux crypto-monnaies. Lee insiste sur le fait que les États vont disparaître, car les autorités trompent et volent régulièrement leurs propres citoyens. Krypta, selon lui, peut et doit être digne de confiance, car son travail est basé sur des algorithmes mathématiques qui ne sont pas intéressés par le vol des gens. De plus, les victoires des crypto-monnaies sur la monnaie classique établiront enfin la « liberté de gestion de l'argent » dans le monde. "Avec le bitcoin, nous avons la liberté de disposer de l'argent depuis dix ans", fait valoir Bobby, notant que lorsque vous achetez du bitcoin, vous votez pour la "liberté monétaire".

Le public a applaudi l'orateur avec approbation, quelqu'un a crié quelque chose comme "Bobby, tu as sacrément raison." Cependant, tout le monde n'était pas intéressé par le discours: il y avait beaucoup de "filles chaudes" dans la salle - des jeunes filles en tenues révélatrices qui étaient assises la tête enfouie dans leur téléphone et n'écoutaient pas du tout l'orateur. L'une des filles a passé une conférence de 30 minutes à examiner ses propres seins, fesses et jambes, choisissant un filtre avant d'envoyer une photo sur Instagram. Après le téléchargement du chef-d'œuvre sexy sur le réseau social, la fille s'est levée et est partie. Plus tard, il s'est avéré qu'un réseau Wi-Fi intelligent fonctionnait dans la salle pendant les conférences - la présence d'un si grand nombre de filles dans la salle était peut-être due précisément à ce fait.

Et Bobby Lee ne s'est pas arrêté et a déjà critiqué la responsabilité pénale pour blanchiment d'argent avec force, selon lui, aucune transaction financière ne devrait être poursuivie en principe. « Nous devons dépénaliser complètement les envois de fonds », a insisté Lee. Pour plus de persuasion, il a cité un exemple tiré de son expérience personnelle, lorsqu'à Las Vegas, il voulait retirer 20 XNUMX dollars en espèces pour les jouer dans un casino, mais les représentants de la banque ont longtemps refusé de lui donner une somme aussi importante, lui demander à quelles fins cet argent ira. Certes, à la question de savoir ce qui devrait être considéré comme un crime, dans le cas, par exemple, des mêmes stratagèmes de corruption ou de retrait illégal de fonds à l'étranger, Lee n'a rien trouvé à dire - la réponse était si vague que personne ne semblait pour le comprendre.

Mais Lee a terminé sur une note grandiloquente et effrayante, exhortant à se préparer "à la guerre pour la liberté". Il s'agissait bien sûr d'une liberté financière de toute influence de l'État ou d'un tiers. Dans le même temps, Bobby a admis qu'il croyait en la démocratie et ne prenait pas de position anarchiste, malgré tout le pathos anti-étatique.

"La douleur fait du bien"

La conférence et la présentation chaotiques de Bobby Lee dans les meilleures traditions de créations étudiantes en PowerPoint ont été remplacées par la session de panel principale du premier jour - "Douleurs et peurs en 2018". La discussion a commencé par un discours réfléchi du cofondateur de l'échange cryptographique et du portefeuille cryptographique Evercoin Miko Matsumura. « La douleur est bonne, la peur est bonne. La peur et la douleur sont ce qui vous aide à ne pas vous faire de mal », a-t-il partagé ses connaissances. Miko a insisté sur le fait que tout choc pour l'industrie est bon, il grandit de cette façon. Le co-fondateur et président du projet Hosho Hartei Soni était d'accord avec Miko. Selon lui, la jeune industrie devrait garder la "main sur le feu", c'est-à-dire faire des erreurs et en tirer des leçons. « Il n'y a pas d'expérience sans erreurs », a-t-il résumé.

Jonathan Galia, directeur général de Blockchain Advisory Ltd., conseiller du gouvernement de Malte sur la réglementation des crypto-monnaies, a été le premier, et probablement le seul, à mettre en évidence le véritable problème de l'industrie. À son avis, la complexité clé du marché des crypto-monnaies au cours des 5 à 20 prochaines années sera basée sur des questions réglementaires de l'État. Il a qualifié l'erreur clé des autorités de vouloir centraliser un système décentralisé - les responsables ne comprennent tout simplement pas que cela est impossible.

Le frère de l'orateur principal du premier jour - Charlie Lee - a exprimé l'opinion que la tâche principale de l'industrie reste de vulgariser et d'éduquer les nouveaux membres de la communauté. "Les gens regardent le marché des ICO et sont déçus par le monde des crypto-monnaies, mais c'est une expérience importante et enrichissante", a-t-il déclaré depuis la scène. Charlie insiste sur le fait que les gens ne comprennent pas comment économiser leur argent - ils conservent leurs économies dans de nouveaux instruments incompréhensibles.

« Nous devons leur offrir des outils plus simples et plus modernes que les outils habituels », a-t-il déclaré. Mais Bobby Lee s'intéressait moins aux problèmes de société, bien au contraire. « Les gens doivent apprendre à nager, même si certains devront se noyer pour cela, au sens de faire faillite. Je pense qu'il faudra une ou deux générations avant que le marché ne soit complètement réglé », a déclaré Bobby.

Le représentant du projet BigX, Khalid Dianov, a soutenu Charlie : l'industrie de la crypto doit utiliser toutes les méthodes de vulgarisation. À titre d'exemple, il a cité une publicité pour la banque Merrill Lynch, qui a acheté il y a 80 ans une petite page à la une des journaux, où elle parlait de la facilité de gagner de l'argent avec un compte d'échange. "Cela a conduit au fait que presque tous les Américains sont désormais des investisseurs", - a déclaré Khalid. Il est convaincu que les gens ordinaires ont besoin de la même chose - ils veulent comprendre comment fonctionne l'industrie de la cryptographie. Cependant, il ne s'attend à une véritable popularisation de la crypte qu'après des dépenses de plusieurs milliards de dollars de la part de très gros acteurs - leur argent donnera un élan fondamentalement nouveau au développement de l'industrie, Dianov en est sûr.

Le panel s'est terminé par une question inattendue du public - un représentant de Porto Rico a demandé : "Et si l'ensemble de l'industrie n'était pas du tout nécessaire à l'humanité et que les générations futures l'abandonneraient tout simplement ?" Hartei Sonya s'est porté volontaire pour répondre, qui d'une manière plutôt audacieuse a envoyé l'orateur "lire les notes de Satoshi" - selon Sonya, ils ont déjà "des réponses à toutes ces questions".

Livre blanc Satoshi Nakamoto Secte des témoins

La nouvelle journée du forum a été ouverte par la partie déjà bien connue du public Miko Matsumura. Il a ouvert ses thèses sur « l'utilité de la douleur et des peurs » un peu plus large : la douleur vous aide à apprendre, et les peurs vous font réfléchir et prendre les bonnes décisions, en minimisant vos risques. L'orateur lui-même a parlé de sa principale erreur dans la vie - investir dans des actions Apple. Miko a admis qu'il les avait achetés à un pic local et les avait vendus quand ils sont tombés - il a paniqué et a décidé de s'en débarrasser. Désormais, les actions Apple sont parmi les plus chères au monde. Miko ne regrette pas l'erreur, au contraire, elle lui a beaucoup appris, notamment à investir.

La dichotomie des « peurs-douleurs » a rapidement ennuyé Miko, et il est passé à une thèse très audacieuse : « la capitalisation des crypto-monnaies dépassera tout l'argent existant sur la planète ». Dans le même temps, il remet aussitôt en cause cette thèse : selon lui, l'erreur principale de toute cryptonomie est le retour à la chaîne du « tiers ». "Vous et moi sommes des idiots, nous avons encore tout donné à un tiers - des échanges cryptographiques et des portefeuilles, qui détruisent l'idée même d'un échange décentralisé de pièces sans la participation d'un tiers", a déclaré Miko Matsumura, également propriétaire l'un des échanges.

Le discours de l'orateur ne correspondait en aucun cas au sujet déclaré "Nouveaux fondamentaux: un regard sur l'état de l'infrastructure des crypto-monnaies" - pas un mot n'a été dit sur l'infrastructure et le fonctionnement des systèmes, mais une discussion s'est à nouveau posée sur laquelle des crypto-monnaies - bitcoin (BTC) ou BCH (bitcoin-cash) - plus proche des idées du livre blanc de Satoshi Nakamoto. Miko a déclaré que BCH, à son avis, est beaucoup plus proche des idées de l'original. Soit dit en passant, Bobby Lee était du même avis lorsqu'il a répondu à une question similaire le premier jour. Le discours de l'orateur suivant Roger Vera, un ardent fan de BCH, était consacré au même sujet.

La publicité au lieu des affaires

Roger Ver a commencé son discours avec une histoire mignonne sur la façon dont il a lu les prototypes de crypto-monnaies dans les livres de science-fiction dans son enfance, alors quand en 2011, il a découvert leur existence, il a été « époustouflé » - il a passé une semaine à essayer de plonger totalement dans le sujet, est devenu plus mince et a même fini à l'hôpital. De l'histoire de son enfance, Ver est passé à des mots généraux sur l'importance des libertés économiques, mais s'est rapidement glissé dans la comparaison des deux crypto-monnaies. Pendant environ 30 minutes, l'orateur a essayé de prouver au public les avantages du BCH par rapport au BTC, en utilisant une présentation PowerPoint que de nombreux étudiants de première année auraient mieux fait. Le message général de Vera est très simple : « Le bitcoin s'est dégradé et a perdu tous ses avantages, que le bitcoin cash incarne désormais » - et donc la quasi-totalité de son discours avec le sujet indiqué : « Comment la monnaie électronique va changer le monde ».

L'odieuse Vera sur scène a parfois été remplacée par le moins charismatique, mais non moins modeste Charlie Lee. Il a commencé sa séance par une citation du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, selon laquelle les crypto-monnaies n'ont aucune valeur fondamentale. Sur les diapositives de niveau scolaire suivantes, Charlie Lee n'a pas hésité à se citer: "Les crypto-monnaies ont une valeur fondamentale" - après avoir fait une déclaration aussi banale, le public a applaudi dans la salle et Charlie a commencé à critiquer l'argent fiduciaire. Lee a marché sur le dollar américain pour "l'infini", à savoir pour la capacité de la Fed à imprimer sans cesse de nouveaux billets et, par conséquent, pour la capacité du dollar à se déprécier.

Cependant, Charlie s'est rapidement éloigné du sujet "La valeur de la crypto-monnaie" qu'il a déclaré et est rapidement tombé pour la publicité de ses propres pièces - Litecoin. De la présentation, nous avons appris que Roger Ver a tort et que son BCH est inférieur à la crypto-monnaie Charlie Lee à tous égards, comme la crypto-monnaie Ethereum et le bitcoin classique. À la fin de la conférence, Charlie Lee avait l'air un peu pathétique - la salle principale a commencé à se remplir en prévision de la tête d'affiche du jour, John McAfee, et l'intérêt du public pour la publicité explicite pour Litecoin a chuté.

Des présentations sympas ne sont pas nécessaires

John McAfee a été annoncé comme l'orateur principal de l'ensemble du forum - le nom du fondateur écossais-américain de la société McAfee était partout dans les mémoires : des connaissances occasionnelles pendant le petit-déjeuner aux fumeurs fumeurs sur le navire. Quelqu'un a même dit avoir passé sa soirée "en compagnie de jeunes filles et une montagne de cocaïne devant elles", à en juger par le nombre de touches de nez dans une de ses interviews sur le navire, de telles théories ont le droit d'exister.

Néanmoins, la figure de McAfee s'est avérée loin d'être connue de tout le monde - par exemple, une crypto-activiste allemande, lors du transit de retour vers le navire depuis Monaco, a avoué aux hommes russes qu'elle ne savait pas du tout qui il était. Selon elle, elle s'est retrouvée sur le navire simplement par intérêt pour le sujet des crypto-monnaies. Certes, l'ignorance de l'oratrice n'a pas empêché les Russes et l'Allemande d'établir le contact : les parties ont discuté du pour et du contre de la cuisine française et suisse.

La plupart des invités principaux du forum étaient encore familiers - McAfee est devenu le seul orateur qui a réussi à rassembler une audience complète avant même le début de son discours. Cependant, le discours du cryptoguru s'est avéré banal et court - McAfee a commencé par expliquer le concept de « permission ». À son avis, dans le monde moderne, il est impossible de disposer de quoi que ce soit sans autorisation - par exemple, il est impossible d'acheter une maison sans l'approbation de l'État et de la banque.

« Avec les crypto-monnaies, je n'ai pas besoin d'autorisation pour envoyer ou dépenser de l'argent. Les États et les institutions classiques ont peur des crypto-monnaies, c'est une menace pour leur influence. Nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère, peut-être libre. À l'abri du contrôle du gouvernement, les crypto-monnaies sont un moyen de retrouver la liberté », a déclaré McAfee sous un tonnerre d'applaudissements. Il est convaincu que l'État s'inquiète de l'anonymat principalement à cause des impôts - les autorités ont peur de perdre des recettes budgétaires, car les impôts sont le système circulatoire de l'État. « La fiscalité, c'est du vol ! » - a déclaré McAfee déjà sous une nouvelle vague d'applaudissements. L'homme d'affaires est persuadé que l'intimidation terroriste n'est qu'une couverture et une raison pour faire pression sur l'industrie. « Une vraie guerre se déroule entre nous, luttant pour la liberté, et l'État », a poursuivi l'homme d'affaires.

McAfee n'a pas non plus refusé la publicité gratuite : lors du monologue, il a annoncé son projet - un échangeur de crypto-monnaie décentralisé qui résisterait aux attaques. « Notre faiblesse est que nous pouvons être assommés - couper l'électricité du bureau ou venir avec des fouilles, perturbant le travail du chantier. Nous travaillons à la création d'un échange décentralisé, dont le travail sera impossible à perturber. Quand nous aurons fini, nous serons libres ! Je n'ai qu'une seule question à vous poser : êtes-vous prêt à soutenir cela ?" - McAfee s'est tourné vers le public, qui a unanimement soutenu l'homme d'affaires.

Sécurité pour les ventouses

Le développement de l'industrie contribue à la création de sous-clusters dans des industries connexes, par exemple, pour la même crypto-industrie, l'un des enjeux les plus importants est la cybersécurité, à laquelle au moins trois panels du forum ont été consacrés. Cependant, comme l'a noté avec justesse l'un des participants : « Tant de gens sont venus pour entendre parler d'argent et de marché - et si peu sont venus pour entendre parler de sécurité. Vous devez même prendre une photo, sinon ils ne le croiront pas »- seules quelques dizaines de personnes étaient assises sur les panneaux de cybersécurité. Le représentant du projet ukrainien Hacken Dmitry Butorin a admis que la faible demande de conférences sur la cybersécurité ressemble au marché réel - "personne ne prête l'attention voulue à la cybersécurité, puis ils sont piratés".

La conférence de Dmitry s'est avérée terriblement ennuyeuse et ressemblait plus à une présentation de leur propre projet. Hacken attire les pirates qui testent les systèmes de sécurité, par exemple, de nombreux portefeuilles cryptographiques et échanges cryptographiques. Dmitry a terminé son discours par la phrase : "La meilleure façon de protéger vos données et votre argent est d'avoir des pirates à vos côtés."

Poursuivant le thème de la cybersécurité, le hacker italien Raul Chiesa est entré en scène - charismatique, avec une vaste expérience de travail pour des agences gouvernementales, dont la Commission européenne. Il serait utile de l'écouter à tous ceux qui, par exemple, sont confiants dans la sécurité du système blockchain en tant que tel, ou que l'authentification à deux facteurs est un moyen fiable de protéger votre compte, par exemple, sur un échange crypto. En fait - non : les deux, selon Chiesa, sont faciles à pirater. Raoul s'est plaint que le taux d'alphabétisation en matière de cybersécurité est proche de zéro.

« Je communique régulièrement avec des représentants d'entreprises, et souvent de grandes entreprises. Même ici, en croisière, je demande aux gens avancés quelle est votre sécurité, ce à quoi ils répondent fièrement que "nous avons une authentification à deux facteurs" - ne sachant pas que les SMS peuvent être facilement interceptés ", s'indigne l'Italien, qui compare sécurité à de bonnes bottes - vous ne pouvez pas lésiner sur elles. Chiesa lui-même n'a pas pu respecter le temps qui lui était imparti, le désir de raconter s'est traduit par le fait qu'il a feuilleté une vingtaine de diapositives avec des cas réels et des problèmes de l'industrie, ce qui a rendu le discours énergique, mais trop froissé.

L'un des rares participants aux deux sessions sur la sécurité cryptographique, chef de produit chez Bitlish Limited, Max Grain, a déclaré qu'il n'était pas d'accord avec les propos de Chiesa - la sécurité du projet diffère d'un cas à l'autre. Parmi les principales raisons des problèmes de cybersécurité dans les projets, il a distingué : l'immaturité de l'industrie, l'humidité des projets et le battage médiatique - les startups sont trop pressées, font des erreurs. En même temps, il n'y a tout simplement pas de recette idéale pour « comment reconnaître un projet faible ».

« Vous devez étudier et comprendre, lire et comprendre. Le paradoxe est qu'un projet complètement stupide peut aussi décoller. Vous pouvez investir dans un beau package sans en comprendre l'essence et sortir à temps, en gagnant de l'argent décent. En même temps, il y a des idées et des projets sérieux sur le marché qui lèvent à peine des fonds. Les gens n'investissent pas parce qu'ils sont difficiles à comprendre », a déclaré Grain. Il recommande de collecter le maximum d'informations sur le projet afin de ne pas perdre vos propres investissements, si vous n'êtes pas sûr, alors investissez l'argent que vous n'avez pas peur de perdre.

Nous l'avons déjà traversé.

La performance de la plus haute qualité a eu lieu le dernier jour de la croisière. Sur le pont supérieur sous le soleil brûlant au bord de la piscine, l'analyste Ton Weiss a expliqué où en est l'industrie actuellement et où elle évoluera ensuite. Un nombre décent de personnes se sont réunies pour écouter l'ancien employé des banques d'investissement Bear Stearns et JP Morgan Chase - en tenant compte du fait que la conférence a commencé pendant le petit-déjeuner et que la veille des passagers de la croisière ont fini de faire la fête tard dans la nuit, ainsi que tous ceux qui voulait commencer la performance pouvait déjà quitter le navire pour faire une promenade autour d'Ibiza.

Weiss a fait valoir qu'un crash de Bitcoin est normal et que le marché de la cryptographie est en phase de maturation. L'exemple le plus proche de sens, selon Weiss, était le boom des dot-com à la fin des années 90 et au début des années 90. De plus, il a même trouvé une vieille publicité de Whouppy Goldberg, qui appelait à investir dans un analogue de la monnaie électronique à la fin des années XNUMX. Contrairement à la plupart des orateurs, la présentation de Weiss était remplie d'exemples illustratifs, d'analyses de marché, de graphiques et de beaucoup d'interactivité que même le paresseux serait entraîné dans le sujet de la crypto-industrie, enfin, la présentation n'a pas été faite en PowerPoint, qui a ajouté plus au karma du locuteur.

Weiss explique l'essor des crypto-monnaies en simplifiant l'entrée des nouveaux arrivants sur le marché - par analogie avec l'essor des dot-coms, lorsque les échanges électroniques sont apparus, et pour le trading d'actions, d'obligations, de dérivés et d'autres produits négociés en bourse "il n'y avait pas besoin pour soulever des culs de la chaise." "L'accès à distance au trading a conduit chaque Américain avec 20 $ de plus en poche à devenir un investisseur avec son propre portefeuille du jour au lendemain", a déclaré Weiss.

C'est l'afflux de nouveaux investisseurs sans éducation qui a provoqué le boom, puis la chute du marché de la technologie, qui se développait rapidement à cette époque. De plus, un autre parallèle est les faillites de nombreuses entreprises et startups à l'époque et l'échec régulier de nouveaux projets de cryptographie après l'ICO maintenant. Tout cela témoigne de la banale immaturité du marché, qui n'a qu'à passer par cette étape. De même, avec l'ICO - Weiss est convaincu que cette forme de levée de capitaux est apparue simplement à cause de la complexité de l'introduction en bourse, ce qui signifie que les États finiront par l'amener à une norme unique, c'est-à-dire qu'ils la réguleront.

Weiss a critiqué les projets qui mènent des ICO et émettent des jetons uniquement pour attirer des investissements. Il est convaincu que pour la plupart des startups, l'émission de leurs propres pièces n'est tout simplement pas nécessaire et qu'il est possible d'attirer des investissements sans ICO. Enfin, Weiss est persuadé que ceux qui ont investi leur argent sont d'abord responsables de toute crise, et ensuite seulement les institutions, c'est-à-dire les banques et les États. Donc, à son avis, c'était dans le boom des dot-com, c'était en 2008-2009 et ça se passe maintenant. Le problème est que les gens n'admettent tout simplement pas leurs erreurs. « Lorsque la crise a éclaté, l'État et les banques se sont mêlés de la merde, mais personne ne s'est maudit. Personne ne s'est reproché d'avoir contracté une hypothèque à une valeur réelle exorbitante ou d'avoir investi dans des actions d'une entreprise d'une valeur déraisonnablement élevée », a conclu Weiss joyeusement.

Satoshi n'est pas un dieu

Le discours le plus constructif de tout le forum a probablement été remplacé par des dialogues sur les perspectives de crypto-monnaies spécifiques. Pour pimenter les discussions et pimenter l'événement, les organisateurs de la croisière ont décidé d'organiser quelque chose comme un talk-show, invitant des opposants idéologiques : un partisan de BTC, un représentant de Blokchain Capital LLC. Jimmy Song et le supporter de BCH Roger Vera, déjà connus de nombreux invités du forum. Il a été supposé que chacun des orateurs aura l'occasion de s'exprimer, après quoi le second répondra aux thèses du premier. Cependant, Roger Vera a eu assez de patience pendant seulement 47 secondes, après quoi il a sauté de sa chaise et a commencé à se disputer avec son adversaire, qui n'avait vraiment rien dit.

Song a essayé d'expliquer les règles du débat, mais Vera n'était pas satisfaite du fait que Song en parlait. Les orateurs ont commencé à se disputer sur scène, après quoi un deuxième microphone a été trouvé pour Roger, ce qui ne convenait pas à Song, et il a simplement quitté la scène. La chanson a finalement été rendue et le deuxième microphone de Vera a été emporté. Les téléspectateurs de débats douteux ont reçu 40 minutes d'accusations mutuelles, de blagues, d'arguments et pratiquement aucun caractère constructif. La discussion se résumait souvent à des questions de niveau très douteux : « Avez-vous lu John Maynard Keynes ?

Les partisans du Bitcoin Cash, dirigés par Vera, soutiennent que le bitcoin régulier a trahi les principes de Satoshi Nakamoto. Song a répondu à de telles accusations : "Satoshi n'est pas un dieu, et les avantages et les inconvénients du système détermineront le marché." Après quelques minutes, Song a admis qu'il était "hésitant" à participer à ce "concours qui est plus intelligent parce qu'il a lu plus de livres ou à l'équivalent d'une émission politique", et a quitté la scène.

La gueule de bois de la blockchain

La discussion des dirigeants des deux camps opposés démontre le mieux le niveau actuel de développement de la communauté, qui est tout simplement incapable d'influencer l'État. Les quatre jours de la croisière ont démontré l'échec total de la communauté en tant qu'industrie - elle n'a pas de leaders, pas de vision commune et de compréhension de la façon dont l'industrie devrait se développer, et enfin, elle est tellement fragmentée qu'elle ressemble à une sorte de ligue dans lequel il y a des équipes avec des fans.

Les organisateurs du forum ont été extrêmement satisfaits des résultats de l'événement et, en fait, il n'y a aucune plainte à leur sujet, à l'exception de l'Internet très lent - ils ont réussi à rassembler des représentants de différentes tendances du monde de la cryptographie, ainsi les inspirateurs de l'industrie, par exemple, McAfee. « Nous sentons vraiment qu'une communauté forte est en train de se construire, et nous en sommes au centre. L'objectif est absolument atteint. Il y a une énorme motivation à faire plus, plus haut, plus fort », a déclaré un représentant de Coinsbank à Lenta.ru. Néanmoins, les audiences à moitié vides démontrent que, d'abord, le public est venu pour s'amuser et se reposer, et non pour discuter des perspectives et des projets d'avenir.

Pour être juste, les organisateurs n'ont pas essayé de remplir les salles, au contraire, le premier jour, les représentants de Coinsbank ont ​​insisté sur le fait que l'objectif principal du forum était de nouvelles connaissances et le réseautage. L'événement reste en grande partie local, "pour notre propre peuple" - il ne contribue pas à l'expansion et à l'attraction d'un nouveau public.

John McAfee a admis dans son discours qu'il croyait au succès des crypto-monnaies, qui devraient déjà conduire l'humanité vers la liberté. La foi est généralement un attribut transversal de presque tous les orateurs : là où l'orateur manque d'arguments, il exhorte l'auditoire à prendre les mots en toute confiance. Les locuteurs n'ont pas suffisamment de compétences analytiques, il n'y a souvent même pas de base élémentaire, et les mêmes termes sont utilisés par les locuteurs dans des contextes différents - l'industrie n'a même pas établi de langage professionnel.

Traîner sur le navire est élégant, à la mode et jeune, tout comme un test de grossesse et une paire de préservatifs dans un coffret cadeau des organisateurs, mais si l'industrie veut enfin être prise au sérieux, vous devez grandir, et non se disputent sur scène comme des écoliers offensés... Les costumes chers n'aident pas non plus. Si une communauté aspire à la reconnaissance, elle devra « se muscler », sinon elle restera « une secte marginale de millionnaires occasionnels ».